Yoga du rire 2
24-11-2021
Questions de Lwiis Saliba à Katty Aubras
- Pourquoi, Katty, as-tu choisi le rire comme métier ?
- Quand j’ai découvert le yoga du rire, en 2015, je l’ai bien aimé et je me suis formée en 2019. Un de mes buts était d’aider des femmes qui passaient par un passage difficile grâce à ce yoga.
- Le yoga du rire est une source inépuisable de santé, beaucoup de médecins le recommandent maintenant.
- Est-ce que le rire comme métier ne perd pas de son efficacité ?
- Je ne le sens pas !
- Quelle différence entre : enseigner le rire aux adultes ou bien aux enfants ?
- Pas de différence fondamentale, mais avec les enfants, on est plus ludique et spontané.
- As-tu eu des résultats pour des problèmes médicaux ?
- Oui, par exemple, une de mes élèves qui était insomniaque a retrouvé un sommeil normal dès la troisième séance. Elle a continué l’enseignement pendant un an.
- Ne trouves-tu pas de l’ennui à enseigner tout le temps cette même méthode ?
- Non, pas du tout : le yoga du rire, il faut en fait en abuser !
Pratiques :
Du rire du lion, en sortant les griffes sur l’expiration, pour la paix du monde, de la feuille qui se balance, de la crème sur la peau.
En montrant son poignet comme s’il y avait une montre : « Il est l’heure de rire »
Rire en écoutant une histoire drôle au téléphone, en faisant le geste de tenir l’appareil.
Introduction de Lwiis.
Le rire dans la tradition arabo-musulmane
Une anecdote que j’ai vécue qui montre l’importance du rire :
Cela remonte à 1984, j’étais alors en quatrième année de maîtrise. Je devais passer la frontière entre Beyrouth ouest et est, les deux zones étaient en guerre et il y avait donc des contrôles stricts pour traverser la ligne. J’avais une matière difficile avec la philologie arabe, beaucoup d’étudiants redoublaient et cela retardait d’autant l’obtention de la maîtrise.
Pour l’épreuve, on avait droit aux encyclopédies et dictionnaires, j’en ai donc pris pour 20 kg, et cela, sans voiture. Il y avait des correspondances de taxis et surtout cela prenait beaucoup de temps pour passer les fouilles aux frontières entre les factions en guerre. Je suis arrivé en retard, il fallait que je passe au 3e étage, à la direction, afin de retirer ma carte pour l’examen, mes valises faisaient peur, elles pouvaient contenir des bombes…
A l’époque il n’y avait pas de roulettes aux valises ni d’ascenseur, pour arriver dans l’amphithéâtre. Il fallait que je traverse celui-ci avec plus de cent étudiants et dix surveillants. A cette époque, on craignait les explosions, mais mes collègues me connaissaient. Le surveillant général m’a indiqué du doigt la valise, j’ai expliqué que j’avais l’encyclopédie en 17 volumes de la langue arabe, à ce moment-là tout l’amphi s’est mis à rire. Après, il m’a juste indiqué une place pour m’asseoir et écrire ma copie. Le fait est qu’une des questions était seulement dans cette encyclopédie, et j’ai été le seul à y répondre. Le surveillant général lui-même a ri, alors qu’on ne l’avait pas vu rire de toute l’année scolaire. Le taux de réussite a monté pour cet examen difficile, car les étudiants étaient plus détendus.