Compte-rendu visioconférence de Lwiis Saliba du 31 Juillet 2024
‘Contre la haine’ – Message de paix
, Lwiis Saliba
Un de nos entretiens sur le Cerveau du Bouddha en arabe a eu rapidement 400 vues, ce n’est pas très fréquent. Une autre vidéo sur Ibrahim Ben Adam de notre série a eu 1300 vues en 4 jours. Ce n’est pas de l’imagination, ce sont des chiffres. Cela nous encouragés à « foncer » dans ce sens.
Les interviews avec le Dr Jacques Vigne sur la méditation et le livre récent de Tenzin Palmo intéressent bien les gens. Comme c’est un gros travail de tout traduire, j’ai commencé à traduire des extraits, qui déjà intéressent les lecteurs arabophones.
Le thème général d’aujourd’hui est « Contre la haine », c’est le message du Bouddha. Il est semblable à celui du Christ. La souffrance peut aider à effacer la haine. Nous allons rentrer dans le détail. Eviter la rancœur. Le Christ dit « Ne maudissez pas » ; le Bouddha aussi, le Prophète de l’Islam aussi. Le Dalaï-lama abonde également dans ce sens.
On commence par une citation du Dalaï-lama qui disait, en parlant des chinois, : « Mon ami l’ennemi ». Citons aussi Nelson Mandela (1918-2013), que racontent les auteurs de ce livre. Il a aimé ses géôliers quand il était en prison.
Je peux raconter un témoignage personnel. En 1989, il y avait beaucoup de prises d’otages par les musulmans à Beyrouth, et vice versa, surtout quand la guerre était à son paroxysme. J’ai reçu la visite de Robert Kfouri, mon gourou et formateur en méditation et sanskrit, c’était rare. Il m’a expliqué son histoire, comment il venait d’être kidnappé à Beyrouth, « Si tu es dans une situation analogue, ne cède pas à la haine car c’est une faiblesse ». Si j’ai pu être sauvé de cette situation difficile, alors qu’ils étaient sur le point de me tuer, c’est parce que je ne les ai pas haïs. 10jours après, j’ai été moi-même kidnappé. On m’a mis sur le mur, j’étais masqué, je ne savais pas ce qu’ils allaient me faire. Il m’est revenu à l’esprit le message du Christ : « N’ayez pas peur de ceux qui peuvent tuer le corps, car ils ne peuvent pas tuer l’âme ». Cela m’a complètement relaxé pendant ces 21 jours où j’ai été kidnappé. Il s’agissait non seulement de ne pas les haïr, mais de les aimer, ainsi on devient maître de la situation. Avec cette attitude d’amour, je suis devenu le maître de la situation, j’ai vu que je pouvais me sauver, et je l’ai fait de façon en quelque sorte miraculeuse, car j’aurais pu également être tué.
Si on donne de l’amour on devient le maître de la situation, au contraire si on donne de la haine, on en devient l’esclave.
Je me rappelle très bien une autre anecdote avec sa Sainteté le Dalaï-lama. Il y a eu un meeting avec lui et 4 à 5000 personnes à Paris dans les années 90. J’y étais présent. Dès qu’il est rentré, j’ai bien senti sa vibration d’amour. Cependant, au départ et à la fin, des Tibétains ont hurlé contre les Chinois, et il les a fait taire. Il a refusé qu’on « maudisse » les Chinois, comme il ne faut pas maudire, selon le Prophète de l’islam et les autres.
J’ai eu deux darshans avec le Dalaï-Lama. A Paris, j’étais loin, mais j’ai bien observé. Les Chinois avaient tout fait pour bloquer cette visite. Jacques Chirac avait été le premier à demander en tant que maire de Paris, une visite du Dalaï-lama, mais là, en tant que Président de la République, il a refusé de l’accueillir sous la pression des Chinois. On a demandé au Dalaï-Lama à la télévision comment il vivait ce refus. Il a juste répondu : « Il a ses raisons, que je ne dois pas juger »
Un maître tibétain donnait cette image : « Même si les bandits me découpent sauvagement membre après membre, je ne les maudirai pas, mon esprit restera plein d’amour envers eux, sans aucune rancune à leur égard ».
Hadith du prophète: « Si vous maudissez quelqu’un, il se peut que la malédiction se retourne après avoir tourné autour de lui comme un oiseau qui se demande où aller, et finalement revienne vers vous » Ce genre d’enseignement est trop vite oublié par les membres de ces religions trop souvent pris par le feu des passions.
Maurice Percheron (1891-1963) a écrit un livre il y a longtemps sur « Le Bouddha et le bouddhisme ». Il a bien montré comment le bouddhisme a réussi à calmer la férocité des Mongols et des tibétains, en convertissant les descendants de Gengis Khan, ce qui n’était pas une mince affaire. On n’a qu’à comparer les guerriers farouches et mêmes sauvages de Gengis Khan avec leurs descendents actuels les tibétains du Dalaï-Lama!!
La plus grande personne à laquelle nous devons donner du pardon, c’est nous-même. Et le plus Grand Bénéficiaire de notre pardon des autres est généralement nous-même.
La haine est comme la rouille qui dévore même le fer. C’est le grand ennemi de notre propre esprit.
Le Sage bouddhiste Shantideva a enseigné: “L’origine de toute joie en ce monde est la quête du bonheur d’autrui, et l’origine de toute souffrance est la quête de notre seul bonheur”
Une dernière règle d’or de conduite et d’art de vivre enseignée par beaucoup de Sages bouddhistes: “Le Ressentiment consiste à prendre soi-même du poison et à attendre que l’autre meurt”.
On ignore vraiment jusqu’à quel point le ressentiment peut-il nuire à celui qui l’éprouve!!
Jacques Vigne Méditation
Tenzin Palmo affirme : « Les relations internationales trop souvent fondées sur la vengeance, c’est un comportement/d’enfant de cinq ans » (A réciter en 5×5).
(Se méfier /de la/ co/lère, /om/ Surtout de celles/ qui semblent jus/ti-/fiées/om).
Sentir une zone du corps tendue par le désir de vengeance. Rentrer à l’intérieur de cette zone, cela crée une activation respiratoire, car ce ne sont pas des zones où il est confortable d’être, puis il y a accalmie, déjà parce que, physiologiquement, à cause de l’équilibre des gaz du sang, la respiration ne peut pas être indéfiniment activée.
Peur du démembrement : aller au-delà, c’et le rituel du Chöd, célèbre chez les Tibétains : l’espace entre nos membres qui se disloquent est aussi lumière-conscience.
Cf l’endormissement, où on sent un bref moment que le corps se disloque, mais on le vit comme agréable car on a très envie de dormir.