Le cri de Nietzsche
Et l’éveil de Bouddha
Poème de Lwiis Saliba, traduit de l’arabe par l’auteur, mis en versification par Geneviève KOEVOETS (Mahâjyoti). Lu sur Zoom, Mercredi 18 Mai 2022
صيحة نيتشه وصحو بوذا، قصيدة لـ لويس صليبا، تليت على Zoom الأربعاء 18 أيار 2022
صيحة نيتشه…
وصحو بوذا
I – صيحة نيتشه:
ماتَ الله
فعليه رحمةُ الله
ماتَ اللهُ فالشكرُ لله،
والحمدُ لله
من أمدٍ بعيدٍ اخترعناه،
ثم خَلَقنا فعبدناه.
على صورتِنا أبدعناه
مخيفاً مرعباً فخشيناه.
بالنارِ يُحرِقُ، عقابُه شديدْ
سُكناهُ السمواتُ… يا للبعيدْ
I – Le cri de Nietzsche :
Dieu est mort
Que la miséricorde de Dieu soit sur lui.
Dieu est mort grâce à Dieu, nous disons : Dieu merci
Il y a bien longtemps nous l’avons inventé,
Puis il nous a créés, nous l’avons adoré.
C’est donc à notre image que nous l’avons pensé.
Terrifiant effrayant, alors nous le craignions.
Il brûlait par le feu ! Sévère sa punition
Il est loin et réside désormais au très-haut.
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ذواتِنا فيه عبدْنَا، بنينا لها صروحْ،
وجعلناه بارئاً للنفس، مهلكاً للروحْ.
باسمه حلَّلنا… وحرَّمنا
المتناقضاتِ في آنْ.
استعبدْنا المرأةَ قتلنا الإنسانْ.
خنقنا الأطفالَ، أكلنا الحيوانْ.
سجنَّا الفكرَ، أسرنا الروحَ، قمعنا الغليان.
Nous avons adoré jusqu’en lui notre Ego.
Des édifices on a bâtis à ce propos.
Nous avons fait de lui un créateur de l’âme,
Destructeur de l’esprit (Ruh) et de sa flamme.
Nous avons, en son nom, rendu contradictoires
Licites et illicites des choses à concevoir
Là où notre intérêt se mêlait au pouvoir.
Asservissant la femme et tuant l’être humain.
Etranglant les enfants et mangeant l’inhumain.
Emprisonnant l’esprit et captivant notre âme.
Réprimant soulèvements sans obtenir le blâme.
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ماتَ الله…
أُخرجوا من كهوفِكم حطِّموا القيودَ.
زمنُ الاستعبادِ ولَّى… لنْ يعودْ.
ماتَ الله… تعالوا نشيّعُ الجنازةْ
نطلق الفكرَ، نمنح الرعبَ إجازة.
Dieu est mort…
Sortez de vos cavernes, allez briser vos chaînes.
L’esclavage ne sera plus jamais dans la peine…
Il ne reviendra pas pour cette raison même
Dieu est mort…
Faisons ses funérailles
Libérons nos esprits
La panique déraille
La peur est amoindrie
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ماتَ الله…
أين ”وكلاؤه الحصريون“
يبكونَ يصرخون…
ينوحون، يُوَلْوِلُونْ؟
باسمه، تسلَّطوا علينا
قمعوا الحرّياتْ
اقترفوا المشينَ
كدّسوا الثرواتْ.
Dieu est mort…
Mais où sont donc passés ses « agents exclusifs » ?
Qui crient et pleurent alors leur pouvoir abusif
Et qui se voient privés… des biens accumulées ?
C’est en son nom toujours qu’ils nous ont dominés,
Libertés supprimées, scandales perpétrés.
Un commerce affûté, trop tard pour regretter !
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اليومَ حولَ رفاتِه يتجمّعونْ
يكتمون نبأ وفاته
يُخفون السرّ… يكذِّبونْ.
آذنتْ شمسُهم للمغيبْ،
فبكلِّ شُعاعٍ يتشبّثونْ.
وولَّى زمانُهم المعيبْ،
فعاجلاً أم آجلاً يرحلونْ.
ما ذاك بالأمرِ العجيبْ:
إنكَ ميّت وإنهم ميتونْ.
Autour de sa dépouille aujourd’hui rassemblés
La nouvelle de sa mort est désormais cachée.
Et cacher ce secret est la preuve qu’ils mentent.
Leur soleil doucement commence à se coucher.
S’accrocher à chacun de ses rayons les tente…
L’époque de la honte est terminée pour eux,
Tôt ou tard ils s’en vont, sans regard derrière eux
Non, la chose ne m’est pas si étrange il faut dire :
Que toi, tu es mortel. Eux aussi, et c’est pire !
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صحو بوذا
ماتَ الله؟!…
يا نفسُ لا تسألي إذا وكيفَ ماتْ؟!
فكفاكِ يا نفسُ جرياً وراءَ الغيبياتْ.
معراجُك، وإنْ طالَ الزمانُ، لا بدَّ آتْ.
معراجُ التحقّقِ، طريقٌ، من الذاتِ إلى الذاتْ.
II – L’éveil de Bouddha
Dieu est-il mort ?!
ô âme, ne demande pas le pourquoi du ‘mourir’ ?!
ô âme, dans l’invisible cesse donc de courir.
D’efforts et de patience, l’ascension doit venir.
La réalisation : chemin de soi à soi.
ما همَّ خالقٌ… بارئٌ… مبدعٌ… أم من عدمْ.
إجهادُ الفكرِ في هذي الأمورِ، يتلوه الندمْ.
فانظر ي الهدفَ وشقّي له الطريقْ،
فبذاكَ تصحين يوماً… والروحُ طليقْ.
دلهي 18/02/2000
Qu’importe si du néant on est venu à toi.
L’épuisement de penser sur ces questions sera
Suivi de lourds regrets pour retrouver la joie.
Il faut visez la cible et recouvrer la voie.
Et puis un jour viendra où tu t’éveilleras,
Ton âme libérée alors…Tu retrouveras !
Delhi 18/02/2000